Théâtre


Comédie dramatique

en 3 actes d'une demi-heure chacun

achevée en avril 2015


...Situation :

L'action se déroule une nuit de l'été 1942, à Paris, dans un misérable atelier de peintre, sous les toits.

...Personnages :

Hans : (30/35 ans) est un peintre expressionniste autrichien ayant fuit le nazisme à l'Anschluss. Intellectuel élégant, dans ses manières comme sa façon de parler, avec un accent et une certaine lenteur, cherchant toujours un peu ses mots. Il est blond et homosexuel.
-
Costume : vêtements de bonne facture, mais fatigués.
Des souliers noirs, un pantalon beige, une grande chemise blanche, avec quelques tâches de peinture et un tricot de corps (Marcel) dessous.


Léonce : 
(20/25 ans) est
une vraie titi Parisienne ! délurée et gouailleuse. Elle est le modèle du peintre, mais ne comprend pas grand chose à l'art. Jolie (avec des formes), brune avec des cheveux un peu longs. Elle est juive et seule, et se cache donc aussi (dans une soupente du même immeuble).
-
Costume : 
À son entrée, elle porte un petit chapeau noir, une robe d'été rouge à gros pois blancs (sans étoile), des souliers vernis noirs (de ville). Ensuite, un vieux peignoir (à Hans).

...Décor :

À jardin : petit miroir, étagères, réchaud, fenêtre.
Au centre :
table avec deux chaises.
À cour :
porte, porte-manteau, chevalet et tabouret, une lampe à pétrole, étagères avec peintures et matériel, petite table avec un vieux phono, quelques toiles au mur ou posées au sol, appuyées partie peinte contre le mur, lit
en fer à une place.
-
Il y aura aussi des éléments volontairement très anachroniques.

...Musique :

Diverses chansons chantées et/ou dansées par les comédiens. Liste à voir et écouter en bas de page.

...Texte :

Celui de Hans est en rouge et de Léonce en vert ; les didascalies en noir.
Le signe : « / » indique un temps de silence.

À titre d'exemple, voici la première scène :


Acte I

I-1 - Kinder, heute abend, da such ich mir was aus - Marlene Dietrich


...Scène 1
Un gramophone tourne avec la chanson : « Kinder, heute abend, da such ich mir was aus » (tirée de « l'Ange bleu ») interprétée par Marlene Dietrich – le rideau s'ouvre sur l'intro. Hans est seul, de dos, en tricot de corps. Bien que ce soit le soir – ciel couchant à la fenêtre (devenant progressivement noir) –, il se rase devant un petit miroir et une bassine émaillée (côté jardin). Il chante sur le refrain avec un certain enthousiasme ! :


— Kinder, heute abend, da such ich mir was aus
einen Mann, einen richtigen Mann!
Kinder, die Jungs häng'n mir schon zum Halse raus,
einen Mann, einen richtigen Mann!
Einen Mann, dem das Herze noch in Lieb' erglüht
einen Mann, dem das Feuer aus den Augen sprüht!
Kurz: einen Mann, der noch küssen will und kann
einen Mann, einen richtigen Mann! »

On frappe fort à la porte sur « Kurz ». Il sursaute ! reste interdit, va couper le phono puis s'avance lentement vers la porte (côté cour), l'ouvrant doucement en se tenant dos contre le mur (derrière la porte), de sorte que Léonce apparaît dans l'ouverture, sans rien devant. Elle porte un tout petit paquet en papier Kraft. Elle est très souriante et lui très inquiet. Après un bref temps suspendu, elle entre toute joyeuse !


— Vous n'devinerez jamais ce que j'vous apporte !

[s'affaissant un peu] Un grand soulagement... Pourquoi frappez-vous aussi fort ? J'ai cru que c'était...

[le coupant] Mais non ! pas à cette heure-ci... Ils soupent avec leur bourgeoise.

[soupirant] Bon appétit, messieurs...

[enchaînant, très lyrique] « Ô ministres intègres ! »

Je n'irai pas jusque-là...

Mais sans doute irez-vous jusqu'à la cafetière... car j'ai ça [brandissant le petit paquet] à lui mettre dedans !

Non !? du café ? du vrai ?

Vrai de vrai ! Parole d'homme.

Alors ça...

Ça vous épate, mon p'tit pote !

Et comment ! Mais comment ?

Comme ça. Et puis : Tralala lalère !

[prenant le paquet qu'elle lui tend] Vous avez raison : il ne vaut mieux pas que je sais.

Que je sache !

[allant préparer le café (la cafetière est moderne)] Oui, je sais...

/ Alors, vous venez de vous lever ? juste quand le soleil va se pieuter...

[d'un ton morne] Comme vous voyez.

Du pied gauche ?

Ah, vous dîtes cela vous aussi...

Pourquoi, comment qu'on dit en allemand ?

On dit pareil : Mit dem linken Bein aufgestanden sein.

Hou là, là... C'est même encore pire !

C'est la mode du moment : tout est pire en allemand... Mais, D.ieu merci, ce n'est pas le cas en temps de paix.

« En temps de paix... » Ça fait drôle d'entendre ça.

Ça reviendra. On en a connu d'autres. Patience.

/ Et comment qu'c'est : « en temps de paix » en allemand ?

[insistant] In Friedenszeiten.

C'est déjà beaucoup mieux.

Je suis bien d'accord.

/ Je vais me déshabiller.

Là aussi, je suis d'accord.

à voir, à suivre...


Autres morceaux musicaux dans la pièce :

(avec numéros d'acte et de scène)


I-7 - Die Dreigroschenoper - Seeräuberjenny


II-1a - Rien du tout - Mona Goya (1942)


II-1b - Comme de bien entendu - Albert Préjean


II-2 - Amusez-vous - Albert Préjean


II-3 - C'est un mauvais garçon - Henri Garat (1931)


II-5b - La guinguette a fermé ses volets - Claude Chevalier et son orchestre


III-1 - Ich bin von Kopf bis Fuß auf Liebe eingestellt - Marlene Dietrich


III-2 - Benny Goodman Orchestra - Bugle Call Rag (1943)


III-3 - Strauss - Valse Wiener Blut (extrait)



Menu