des Choses à Dire

78 - Nobody knows

 

 

 

 

 

Juin 2013. Bois, teinture - cadre brun.

Pour la 7ème fois, je fais référence à une chanson. Ici, c'est venu tout seul. Cette statuette m'avait touché, avec ses bras cassés, et j'ai trouvé qu'elle serait parfaite pour évoquer les affres de la condition noire – l'esclavage, bien sûr, mais aussi la ségrégation en Afrique du Sud et aux États-Unis, ou encore les guerres qui ravagent si souvent ce continent tellement éprouvé…

Je l'ai teinte au brou de noix, puis ai ajouté des coulures plus sombres et divers produits, pour avoir cet aspect tourmenté. Ce faisant, je m'interrogeais sur la phrase qui l'accompagnerait, quand j'ai réalisé que, sans m'en rendre compte, je chantonnais : « Nobody knows »...

Ce negro spiritual est un magnifique chant de misère matérielle et d'espérance spirituelle. Il commence par : « Personne ne sait les terribles choses que j'ai vues ! Personne ne sait ma peine… / Nobody knows the trouble I've seen, Nobody knows my sorrow. » Une variante du deuxième vers dit : « Personne ne sait, sauf Jésus ».

Pour l'ajout du grand fond (en juillet 2014), j'ai employé un bois aggloméré que j'ai teinté et lardé de coups avec un ciseau à bois, pensant à la fois aux coups de fouets et aux griffures d'un reclus sur son mur d'enfermement (au propre comme au figuré). J'y ai projeté aussi de la teinture, pour figurer des tâches de sang. Le tout reste dans des teintes de terres naturelles, symbolisant l'Afrique.

 

 

Animation en vidéo :

sur YouTube

20 septembre 2013

Ayant acquis un nouveau petit appareil photo, j'ai choisi de filmer plutôt que d'animer. Cela aurait pu être mieux – par rapport à ce que j'imaginais –, mais je n'étais pas au point, ni pour la prise de vue, ni pour le montage…

La version choisie pour la vidéo est de Paul Robeson, chanteur et homme exceptionnel. On entend aussi un rythme de femme pilant le mil, comme un lointain souvenir.

La vidéo fut réalisée avant l'ajout du grand fond.

 

Détails :